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Situation desesperee des tanzaniennes apres le mariage par Nicodemus Odhiambo, correspondant de la PANA

Dar Es Salaam, Tanzanie (PANA) -- Le nombre de femmes battues en Tanzanie augmente chaque annee et les feministes sont preoccupes que cette pratique ait pris de telles proportions.
La tendance de ces quatre dernieres annees, selon l'association des femmes journalistes de la Tanzanie, a enregistre une hausse constante, passant de 45 cas en 1996 a 281 en 1998.
Parfois, les coups portes sont si violents qu'il n'est pas inhabituel de rencontrer des cas ou les hommes ont pratiquement arrache les parties genitales de leurs epouses a coups de machettes.
Cette association, qui constitue un groupe de pression, a declare que l'augmentation des cas rapportes est due a une campagne du gouvernement contre ce genre de violence.
"Les campagnes de sensibilisation sur le phenomene des femmes battues portent leurs fruits en Tanzanie puisque de plus en plus de femmes battues osent en parler ouvertement", a ajoute la directrice de l'association, Mme Leila Sheikh.
Les maris estiment tenir de Dieu le droit de punir leurs femmes a chaque fois qu'elles s'opposent a eux. Mais, la frustration pourrait etre la cause principale de ces punitions.
La plupart des hommes, etant les seuls soutiens de famille, ont perdu leurs emplois depuis que le gouvernement a commence a appliquer ses mesures austeres de reduction des depenses.
Beaucoup d'entre-eux sont au chomage. Sans competence et insuffisamment formes, peu d'hommes sont en mesure de s'etablir a leur compte. On a declare recemment au parlement que les violences conjugales avaient ete responsables d'au moins 528 deces ces cinq dernieres annees.
Sur ces incidents macabres, un total de 144 maris ont ete battus a mort par leurs epouses a la suite de querelles violentes causees l'exces de boisson ou la jalousie. De meme, 384 femmes ont ete tuees par des epoux ombrageux au cours de la meme periode certains ont soutenu que les femmes continuaient a etre battues par leurs maris, car les lois sur le mariage ne sont pas rigoureuses.
Neanmoins, la plupart des cas de violence faite aux femmes ne sont pas rapportes. Les femmes sont plus battues dans six regions Mara, Shinyanga, Mwanza, Kilimanjaro, Zanzibar et Arusha.
A Mara, sur 238 personnes interrogees, 90,7 pour cent ont declare que la violence conjugale etait habituelle. 84,7 pour cent des hommes interroges ont affirme qu'ils avaient a un moment ou un autre battu leurs femmes.
Une femme a raconte comment son mari l'avait attachee a un arbre pendant cinq jours, la battant chaque jour jusqu'a ce que de bonnes ames viennent a son secours. Des femmes ont aussi explique comment leurs maris prenaient de force leurs soeurs comme deuxieme epouse, et qu'elles etaient battues si elles protestaient.
Les hommes de la region estiment aussi que frapper une femme est le signe d'un amour profond. Mais a Shinyanga, les violences faites aux femmes seraient motivees par l'alcool. A Arusha, 99 pour cent des femmes mariees portent des cicatrices, temoignage des coups violents qu'elles ont recus de leurs maris.
Pour cette seule region, 3.242 cas ont ete enregistres ces cinq dernieres annees. Dans la region voisine de Kilimanjaro, 293 femmes sont mortes a la suite de querelles domestiques, sur lesquelles 187 se sont suicidees par frustration au cours de la meme periode.
Les autres sont mortes apres avoir ete violemment battues par des hommes jaloux. Les autorites regionales ont declare que la plupart des cas ne sont pas signales, car les femmes battues craignent d'etre delaissees.
Celles qui vont a l'hopital se faire soigner cachent l'origine de leurs blessures en accusant a tort les voleurs et les agresseurs.
"Ce probleme est tres banal ici. Les femmes sont violemment battues par leurs maris. Celles qui sont surprises avec des partenaires en dehors du mariage ont les parties genitales sectionnees comme punition et comme moyen de reduire la prostitution", a declare le commissaire de Serengeti, Laban Makunenge.
Une victime, Immaculate Joseph, a declare qu'elle avait peur de se rendre a la police pour signaler qu'elle etait battue par son mari, car sa situation ne ferait alors qu'empirer.
"J'ai ete violemment battue par mon mari, il y a trois mois. Je ne peux pas me plaindre a la police, sinon il me chasserait de la maison", a-t-elle ajoute.
M. Mukenenge a souligne que les mariages precoces sont habituels dans cette region ou les filles sont mariees a 15 ans. "Une fille de 15 ans peut etre donnee en mariage sans son consentement a un homme de 70 ans", a-t-il declare, ajoutant qu'elles etaient obligees d'arreter leurs etudes pour cette raison.
Les mutilations genitales feminines sont aussi courantes a Serengeti, bien qu'elles soient pratiquees dans le plus grand secret par crainte de la loi sur les delits sexuels, adoptee recemment par le parlement pour mettre fin a cette pratique.

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